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Archive mensuelle de octobre 2014

États d’âme

Bonjour à tous! Me revoilà avec un petit texte qui date d’il y a à peu près… 3 mois. J’aimerais bien que vous me donniez vos avis, avant que je vous dise d’où il vient. C’est lui aussi un Morceau de Vie. :) Simple précision pour le futur, je vais sûrement commencer à poster une de mes fanfictions, voire plusieurs, si ça vous plait. En attendant, je vous laisse avec ce Morceau ! Enjoy!

* * *

    Je ne savais plus depuis combien de temps la voiture roulait, mais cela me semblait être une éternité.
    Peut-être même deux.
    Mon front tremblait sur le Plexiglas glacé, sous les soubresauts de la vieille Peugeot de mon père. Je n’avais pas vraiment compris pourquoi il avait insisté pour qu’on parte avec cette voiture alors que, comme disait Maman, « elle était n aussi bon état que la Tour de Pise ». C’est vrai que, et cela m’avait toujours paru assez étrange, la voiture semblait pencher vers l’avant, comme si deux de ses pneus étaient plus petits que les autres. Quoiqu’il en soit, nous étions une fois de plus tous réunis dans la Peugeot et je l’ennuyais à mourir. Dehors, la tempête faisait rage. La pluie tambourinait sur les fenêtres de la voiture, si fort qu’on aurait cru qu’elle allait les transpercer, comme un coup de poing dans un moment de colère. Le ciel était gris. Sans un seul rayon clair. Comme si la lumière avait disparu et que nous entamions lentement une descente vers les Enfers. Je pouvais apercevoir, si je regardais bien, les premiers épis des champs qui nous entouraient. Il n’y avait que des champs. Partout. Si bien qu’on aurait cru rouler en plein désert. Parfois, un arbre. Seul et tordu. Torturé par la tempête. Ses branches tourbillonnant comme si elles allaient se casser, aussi facilement que se briserait une allumette. Puis de nouveau des champs grisâtres. J’essayais vraiment de voir quelque chose, mais mes yeux, fatigués par tout ce gris, ne répondaient plus. Mes oreilles bourdonnaient. J’entendais au loin la voix de mes parents, comme s’il s’étaient trouvés à des centaines de mètres de moi. J’étais enfermée dans une bulle terne et sourde.

    Puis, soudain, mon oeil se fixa sur un point, au loin. Un point bleu. Je sentais que la voiture s’en approchait. Le point bleu devint de plus en plus grand, de plus en plus clair.
    Et je vis la mer.

Elle brillait, étincelait! Je voyais le soleil se refléter à sa surface. Il était là, avec la mer. Nous, nous étions toujours sous la pluie. Mais cela n’avait guère d’importance : je fixais la mer. Ce bleu, ce bleu si majestueux. Je me rappelais alors les vacances passées en son sein, avec mon cousin Xavier. Sous les soleil brûlant de midi. Je me souvenais de la fraicheur de l’eau translucide. Le sable clair qui nous enflammait les pieds lorsque nous escaladions les dunes. Le doux chant des grillons dans les herbes hautes, les voiles blanches des bateau qui dansaient au large… Tout n’était que quiétude et chaleur. 
    Mon coeur se mit à battre très vite, comme s’il courrait. En voyant cet océan azur au loin, je revoyais les mille couleurs des cerf-volants, je regoûtais aux douces saveurs des fruits remplis de leur jus sucré qui pétillait sur la langue. Alors je me sentis bien. Reposée. Pleine de ce soleil et de cette eau. Un sourire s’était formé sur mon visage. La mer se rapprochait. Bientôt, je pourrais voir la plage, les petits pavillons de bois qui borderaient la côte, les oiseaux blancs dans le ciel. Je sentirais l’odeur de la marée descendante et je remplirais mes poumons de ce air pur et salé. Je ferais éclater la bulle grise de pluie et de solitude qui me tien enfermée. Elle disparaîtra aussi rapidement qu’elle était apparue et me déposera sous le soleil.

    La voiture vira sur la gauche. Je perdis la mer. J’écrasais mon nez contre la vitre pour essayer de la retrouver. En vain. renouveau, des champs gris, la pluie, l’orage me faisaient face. Il n’y avait plus aucun signe de la beauté qui s’était déroulée devant les yeux durant tout ce temps. J’essayais péniblement de me retourner pour voir encore un fragment de ce bleu. Quelques secondes auraient suffit. Je me contorsionnais sur mon siège sans jamais rien apercevoir. Un brouillard obscur était tombé et entourait la Peugeot. Si épais que j’avais maintenant du mal à distinguer les voitures qui suivaient la nôtre. Alors voir la mer;.. Cela me semblait impossible. à dire la vérité, je n’étais même plus vraiment sûre de ce que j’avais vu. Mais mon souvenir tournoyait dans ma tête, et mon coeur n’avait pas arrêté de courir.




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